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RELIQUAT DE NOTRE-DAME DE PARIS.

un an après dans un drame. Claude Frollo, résolu à se débarrasser de Phœbus, le faisait attirer, pour y être égorgé, chez Isabeau la Thierrye, comme Triboulet conduira François Ier chez Maguelonne, et Jehan Frollo était « livré mort à l’archidiacre au lieu de Phœbus. — Scène du bord de l’eau. — C’est mon frère ! » — Il y a là, en germe, le Roi s’amuse.

Cette page précieuse n’est pas la seule pièce intéressante du Reliquat de Notre-Dame. Du monceau de notes que Victor Hugo avait prises avant de commencer à écrire son roman, il reste environ vingt-cinq feuilles, diverses de format, diverses de grain et de couleur, et chargées dans tous les sens d’écriture. C’est peu, mais cela suffit pour se rendre compte de ce qu’étaient et la méthode de travail du poète et les matériaux de ce travail. On retrouve dans ces feuilles un grand nombre de phrases du roman, sortes de jalons qui guidaient sa pensée. Puis, force notes historiques et descriptives sur des sujets de toute sorte : Louis XI, la sorcellerie, les mœurs et coutumes du temps, beaucoup de noms d’hommes et de femmes puisés dans les Comptes d’alors pour en baptiser des personnages. Ce qui domine, c’est Paris, ses rues, ses hôtels, ses bouges, toutes les particularités et curiosités de la Ville. Deux plans de Paris sont sommairement tracés par Victor Hugo pour son usage. Nous reproduisons en fac-similé le plus grand, ainsi que le croquis d’un moine-diablotin, la croix dans une main, le poignard dans l’autre, que nous trouvons griffonné en travers d’une des pages.

Diablotin-moine,
la croix dans une main,
le poignard dans l’autre.

Il n’y avait pas lieu de donner intégralement ces notes trop nombreuses, nous en donnerons du moins des échantillons, en les puisant de préférence parmi celles qui n’ont pas été utilisées dans le livre. Il y a ainsi nombre de pensées, parfois sans aucun rapport avec Notre-Dame, qui ont été jetées çà et là dans le feu du travail ; il eût été dommage de laisser se perdre ces étincelles.