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un gros monsieur.

Assez, monsieur ! je sais ce que vous voulez dire. Le titre seul me fait mal aux nerfs.

madame de blinval.

Et à moi aussi. C’est un livre affreux. Je l’ai là.

les dames.

Voyons, voyons.

On se passe le livre de main en main.
quelqu’un, lisant.

Le Dernier jour d’un

le gros monsieur.

Grâce, madame !

madame de blinval.

En effet, c’est un livre abominable, un livre qui donne le cauchemar, un livre qui rend malade.

une femme, bas.

Il faudra que je lise cela.

le gros monsieur.

Il faut convenir que les mœurs vont se dépravant de jour en jour. Mon Dieu, l’horrible idée ! développer, creuser, analyser, l’une après l’autre et sans en passer une seule, toutes les souffrances physiques, toutes les tortures morales que doit éprouver un homme condamné à mort, le jour de l’exécution ! Cela n’est-il pas atroce ? Comprenez-vous, mesdames, qu’il se soit trouvé un écrivain pour cette idée, et un public pour cet écrivain ?

le chevalier.

Voilà en effet qui est souverainement impertinent.

madame de blinval.

Qu’est-ce que c’est que l’auteur ?

le gros monsieur.

Il n’y avait pas de nom à la première édition.

le poëte élégiaque.

C’est le même qui a déjà fait deux autres romans… ma foi, j’ai oublié