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— Allons, juges, poursuivit Han d’Islande, qu’attendez-vous ? Si j’avais été à votre place et vous à la mienne, je ne vous aurais point fait attendre si longtemps votre arrêt de mort.

Le tribunal se retira. Après une courte délibération, il rentra dans l’audience, et le président lut à haute voix une sentence qui, selon les formules, condamnait Han d’Islande à être pendu par le cou jusqu’à ce que mort s’ensuivît.

— Voilà qui est bien, dit le brigand. Chancelier d’Ahlefeld, j’en sais assez sur ton compte pour t’en faire obtenir autant. Mais vis, puisque tu fais du mal aux hommes. — Allons, je suis sûr maintenant de ne point aller dans le Nifflheim[1].

Le secrétaire intime ordonna aux gardes qui l’emmenaient de le déposer dans le donjon du Lion de Slesvig, pendant qu’on lui préparerait un cachot, pour y attendre son exécution, dans le quartier des arquebusiers de Munckholm.

— Dans le quartier des arquebusiers de Munckholm ! répéta le monstre avec un grondement de joie.

  1. Selon les croyances populaires, le Nifflheim était l’enfer de ceux qui mouraient de maladie ou de vieillesse.