Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XV.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais il peut, je le répète.
Mendier, l’œil caressant.
En braqiunt son escopette
Sur l’aumône du passant.

Un archer, c’est dans un bouge
Un justaucorps jaune et rouge.
Deux bottines de chamois,
Jurant tous les Saints du mois,
Nargtiant curés. Pape et bulle.
Et te raillant dans sa peau,
Qu’avril mouille ou que juin brûle
La plume de son chapeau.

La prison, c’est une ferme
Dont tout bandit à son terme
Doit, sous clameur de haro.
Devenir le hobereau.
Apprends à voir d’un œil ferme
La porte au triple barreau.
Porte que le geôlier ferme
Et que rouvre le bourreau.

Les juges, depuis Pilate,
Sont des robes d’écarlate.
De blancs rabats à longs plis.
Siégeant sur les fleurs de lys ;
Les gens du Roi sont les marbres
Dont nos tombeaux sont construits ;
Et les gibets sont des arbres
Dont les larrons sont les fruits.

Un pendu de bonne mine
Aime fort qu’on l’examine ;
Car, tout mort qu’est un bandit,
Sa moustache encor grandit ;