Si je possédais par hasard
Une île déserte et tranquille,
Je me dirais, nouveau César :
Je suis le premier de mon île.
J’aurais pour asile un palmier,
Ses fruits pour manger et pour boire,
Et pour écrire mon histoire
Sa feuille en guise de papier.
Bientôt, gardant mes habitudes,
Fier représentant d’Apollon,
Je bâtirais dans mon vallon
Un petit mont pour mes neuf prudes.
Perché sur mon arbre à cocos,
Je haranguerais la nature
En vers, que du moins les échos
Répéteraient sans imposture.