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Au noble éclat du lys mariant ses couleurs,
La rose, son humble rivale.
Penche languissamment sa tête virginale ;
Sur sa feuille entrouverte on voit trembler les pleurs
Que verse l’aube matinale.

Hôtes ailés des bois, commencez vos concerts, ’
Chantez l’astre éclatant du monde.
Chantez le roi de l’univers.
Il va sortir du sein de l’onde.
Hôtes ailés des bois, commencez vos concerts !

Son orbe étincelant au-dessus des campagnes
S’élève, ceint de pourpre et d’or,
Monte à demi, s’élève encor.
Et teint d’un rouge ardent le faîte des montagnes.

Hôtes ailés des bois, redoublez vos concerts,
Chantez l’astre éclatant du monde.
Chantez le roi de l’univers.
Il est sorti du sein de l’onde.
Hôtes ailés des bois, redoublez vos concerts !

Bientôt, dans sa marche altière.
Vainqueur des sombres hivers,
De flots brûlants de lumière.
Cet astre inonde les airs ;
Aux champs il rend leur parure.

Son aspect de la nature
Ranime le vaste corps ;
Je le contemple ; il m’inspire.
Et déjà mon luth soupir
De moins timides accords.