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Sans peine on reconnaît le docte Pompignan.
« Aliboron, dit-il, quelle est votre insolence ?
« Vous parlez de former un sot par excellence,
« Eh ! ne suis-je plus moi ? Répondez. Voudrait-on « Me disputer un si beau nom ? »
Tout se tait au discours du fougueux Pompignan.
Soudain l’impétueux Aignan[1]
S’écrie en secouant ses immenses oreilles :
« Mais vos prétentions sont vraiment sans pareilles, « Mon cher Lefranc, perdez-vous la raison ?
« Vous le savez, c’est moi dont la muse éphémère « Osa marcher sur les traces d’Homère ; « C’est donc de moi que parle Aliboron. »
Alors on vit et Lesuire[2] et Lemierre[3]
Et Roucher[4] et Masson[5] et maint autre rimeur, Pour quereller sortir de leur poussière, Un mot seul met tout Montmartre en rumeur[6]. Aliboron qui suscita l’orage De la sagesse emprunte le secours, Et pour calmer leur insipide rage, Avec douceur il leur tient ce discours :