Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée

XVIII Quand, des trous à ses mains,


Quand, des trous a ses mains, des trous à ses pieds froids,
Du sang sur chaque membre,
La France, peuple-Christ, pendait les bras en croix
Au gibet de Décembre,

Quand, l’épine à son front, râlait sur le poteau
La nation pontife,
Toi, malheureux, tu vins des clous et du marteau
Complimenter Caïphe.

Il fit cortège au crime avec un front riant.
Lévite, il vendit l’arche :
Maintenant le voilà dans un livre criant :
« - Remettons-nous en marche !

« Dans la stagnation, tout rampe et dépérit,
« Et l’ombre est importune.
« Il faut le Verbe à Dieu, la parole à l’esprit,
« Aux peuples la tribune. » -

Il plaide pour le droit ! Regret pur ! deuil touchant !
Il ne veut plus qu’on dorme !
Ô vérité sacrée, aux lèvres du méchant
Ta louange est difforme !