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Dans ce désert, là-bas, en Cochinchine, ailleurs,
Partout ; on a de quoi se railler des railleurs,
On -est vêtu de pourpre, et l’historiographe
Du manteau de César pourra dorer l’agrafe.
Bien. Soit. — Tournez la page et voyez le verso..
Le sépulcre est déjà visible en ce berceau.

Nous eûmes du bonheur au jeu ; mais notre caisse
A des fêlures, fuit, penche, et son niveau baisse
Comme une eau qui se vide en d’obscurs entonnoirs ;
L’azur du Livre Bleu se pique de points noirs ;
Sadowa nous surprend, Luxembourg nous échappe ;
Que faire ? s’incliner. La Providence frappe.
La main est divine. Oui. Le soufflet est prussien.
Notre pape in petto, le petit Lucien,
A tout l’air d’un fruit sec. Du Vulturne à la Sprée,
Toute la monarchie en masse est délabrée.
Czars mal portants, sultans malades, archiducs
Peu chanceux, pape aveugle et sanglant, rois caducs.
Est-ce que ces voleurs de peuples, ces gueux princes,
Ces. grecs du trône, entr’eux s’escroquant des provinces,
N’entendent point craquer sous leurs pas le plancher ?
Mané Thécel Pharès commence à s’ébaucher.
Couza fuit, François fuit, Maximilien,tombe.
Le trône est une trappe ouverte sur la tombe..
Le dur Mexique lutte armé du talion,
Car la louve espagnole allaita ce lion,
Et sa liberté fauve ignore la clémence ;
Dans cette ombre, hélas, erre une femme en démence ;
Les contre-coups lointains deviennent sérieux
Et, dans on ne sait quel brouillard mystérieux
Où pleure Hécube, ou rit Cassandre, où rôde Électre,
L’empereur assassin songe à l’empereur spectre.
Il décline par où naguère il triomphait.
Que de revers ! . Comptez. Qu’est-ce que, son forfait ?
Un cachot sur nos fronts ; sous ses pieds un abîme.
Il sent se lézarder sinistrement son crime.,