Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée

Partons, l’aurore est sur nos têtes,
Gais bateliers, gais bateleurs ! —
Les gueules de loup sont des bêtes,
Les gueules de loup sont des fleurs.

Parfois, en rêve, je me sauve
Vers l’océan bouleversé,
Trop étroit pour ma chanson fauve,
Chantant son refrain insensé !
Mais Lise, à travers les tempêtes,
Me fait des pieds de nez railleurs. —
Les gueules de loup sont des bêtes,
Les gueules de loup sont des fleurs.

Marthe et Lise, amis, sont gentilles.
Embrassons-les à tout moment.
Prendre un baiser aux belles filles,
C’est les traiter honnêtement.
Il sied d’être toujours honnêtes,
Donc il faut être un peu voleurs. —
Les gueules de loup sont des bêtes,
Les gueules de loup sont des fleurs.

27 septembre 1862.

VIII LA CHANSON DU SPECTRE


Qui donc êtes-vous, la belle  ?
Comment vous appelez-vous  ?
Une vierge était chez nous  ;
Ses yeux étaient ses bijoux.
Je suis la vierge, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.