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On vient, on saccage
Mon lit de roseau,
On me met en cage
Comme un pauvre oiseau.

J’échappe, et m’en tire ;
Mais c’est ennuyeux,
Pour moi qui respire
Tout le vent des cieux !

Cela me dérange.
Des fois j’ai logé
Sous le pont-au-change ;
J’ai déménagé.

J’ai plus d’une issue.
Ma vie est ainsi
Toute décousue,
Ma culotte aussi.

Ah ! les temps sont rudes !
Souvent on a faim,
Les filles sont prudes,
La jeunesse enfin

N’a plus, que c’est bête !
Le moindre oripeau,
Ni joie en la tête,
Ni plume au chapeau.

Je suis, pour tout dire,
Un garçon railleur,
Moins mauvais qu’un pire,
Moins bon qu’un meilleur.