Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/193

Cette page n’a pas encore été corrigée

L'OUTRAGE PEUT ÊTRE AUSSI DANS LA CARESSE==


Hélas, les rayons sont des crimes.
Les vils chardons aux lys sublimes
Disent dans l'ombre: c'est assez.
O Dieu, qui seul savez les sources et les causes,
Qu'est-ce donc que les belles choses
Ont fait, que vous les punissez!
Expiation jamais lasse!
Les flots sont une populace
Qui jette.aux caps l'affront amer;
Les rocs sentent sur eux cracher ces mille bouches;
Ils ont sur leurs. faces farouches
L'âcre salive de la mer.

La fleur radieuse est dans l'herbe;
C'est un malheur qu'être superbe;
Sa splendeur déplaît à quelqu'un;
La limace tyran monte à la rose. esclave,
La baise et la souille, et la bave
Est le châtiment du parfum.

Pourgtioi, tempête, sans relâche,
Frappes-tu de ton éclair lâche
Le mont dressé dans le brouillard?
De quel droit, dans l'Eden imitant les chenilles,
Viens-tu-toucher aux jeunes filles,
Lèvre difforme du vieillard?