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VIII ROMAN EN TROIS SONNETS


I

Fille de mon portier! l'Érymanthe sonore,
Devant vous, sentirait tressaillir ses pins verts;
L'Horeb, dont le sommet étonne l'univers,
Inclinerait son cèdre altier qu'un peuple adore;

Les docteurs juifs, quittant les talmuds entr'ouverts,
Songeraient; et les grecs, dans le temple d'Aglaure
Le long duquel Platon marche en lisant des vers,
Diraient en vous voyant: Salut, déesse Aurore!

Ainsi palpiteraient les grecs et les hébreux,
Quand vous passez, les yeux baissés sous votre mante;
Ainsi frissonneraient sur l'Horeb ténébreux

Les cèdres, et les pins sur l'auguste Érymanthe;
Je ne vous cache pas que vous êtes charmante,
Je ne vous cache pas que je suis amoureux.

3 décembre.

II

Je ne vous cache pas que je suis amoureux,
Je ne vous cache pas que vous êtes charmante;
Soit; mais vous comprenez chue ce qui me tourmente,
C'est, ayant le coeur plein, d'avoir le gousset cre