Cette page n’a pas encore été corrigée
LXIV Homme, pourquoi nier
Homme, pourquoi nier ce que tu ne vois point ?
En deux égales parts, qu’un sort commun rejoint,
L’invisible au visible est mêlé dans un être
Qu’appesantit l’argile et que l’esprit pénètre ;
Cet être, composé de l’une et l’autre loi,
Mange et pense ; et veux-tu le voir, regarde-toi.
Homme, tu ne vois pas le céleste ; et c’est triste ;
Il se voile à tes yeux de chair ; mais il existe.
Cet univers, abîme autant qu’ascension,
Ce monde au double aspect, cette création
Dont la moitié splendide échappe à ta prunelle,
N’a pas, étant la sphère une, vraie, éternelle,
Le côté du démon sans le côté de Dieu
Le singe prouve l’ange, et l’homme est le milieu.