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Si Tibère César en sa galère vogue
Et songe ; et ce qu’en dit le vent, ce démagogue ;
Si ; arien ;
L’absolu n’en voit rien, l’absolu n’en sait rien,
L’absolu ne sait point qui je suis, qui vous êtes.
Seul, ni bon, ni méchant, au-dessus de nos têtes,
Il a, nous laissant dire assez, peu, trop, beaucoup,
L’impartialité terrible d’être tout.
L’âme, il l’a ; l’invisible, il le voit ; l’impossible,
Il l’est ; ce qu’il comprend, c’est l’incompréhensible.

Si l’absolu pouvait, dans le gouffre où je suis,
Se pencher sous le porche insondable des nuits
Où se meuvent, selon la loi de ces grands antres,
Les globes lumineux que vous croyez des centres,
S’il voyait cela, lui, l’œil providentiel,
Sa stupeur, ce serait ce pauvre petit ciel,
Ce firmament chétif qu’à peine un rayon dore,
Cette bave de feu que vous nommez l’aurore,
Ce soleil clignotant que l’œil perd dans l’azur
Tant il flotte enfoui sous un brouillard obscur,
Cette ombre, et la lenteur de l’escargot lumière.

LVII Souffrance,