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Le cadavre d’un peuple, Europe, est à ta porte ;
Quoi, tous périssent pour un seul ! .
O czar ! .ô fossoyeur ! la Pologne est la morte,
La Sibérie est le linceul.

Des beautés sans pudeur, à leurs festins venues,
Disent aux oppresseurs merci !
On frémit en voyant ces Vénus toutes nues,
L’âme étant toute nue aussi.

Peuple, libre, est-ce bien sous ton ciel que nous -sommes ?
Ecoutez ces hideux abois :
Le nègre fuit les chiens monstrueux, et les hommes
Chassent aux hommes dans les bois.

Partout vont gémissant les opprimés sans nombre
Dans les cités et dans les champs... -
File, ô ver du sépulcre, et fais ta toile sombre
Où se prend l’âme des méchants !

16 juillet.

XVIII L’espoir