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VARIANTES ET VERS INÉDITS
Fragment isolé :
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L’hémistiche manque. [… et pour toi le cercueil
Ô passant, est lui-même occasion d’orgueil ;
Tu ne veux pas tomber sans dire : Ce qui tombe
C’est moi. Tu veux rester quelqu’un. Où ? dans la tombe.
Tu veux avoir toujours ton bruit dans les rumeurs,
Et tu ne te tais point, même lorsque tu meurs.
Tu veux que de ta chair que l’ombre décompose
Il sorte avec l’odeur un peu d’apothéose ;
Tu tâches de tourner ton charnier en autel ;
Ton sépulcre dit : — Paix ! je suis Monsieur un tel.
J’étais bon. — Et souvent ton épitaphe triche.
— Et surtout j’étais grand, j’étais beau, j’étais riche,
J’étais puissant. Sachez ceci, mes descendants. —
Tu te vantes dehors et tu pourris dedans ;
Et tu signes ton nom sur le ver qui te mange.
....................
Ta femme meurt. Bien. L’ombre a tiré son verrou.
Si tu n’es qu’un manant mets le corps dans un trou ;
Es-tu prince ou seigneur ? va conter tes tristesses
À quelque Bossuet, marbrier des altesses.]
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XXVI. Les Bonzes.
(Autre titre : la maladie de peau.)
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Plaie énorme que fait la chétive
Plaie énorme que fait l’invisible
Plaie énorme que fait une abjecte piqûre !
Esdras, là Zwingle, ici Knox,
Esdras, là Manon, là Zwingle, ici
Cette tête, Wesley, sur ce corps, Loyola ;
Torquemada,
Cisneros et Calvin, dont on sent les brûlures.
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Tous ces fakirs d’Ombos, de Memphis
Tous ces fakirs d’Ombos, de Stamboul et de Rome…
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Bénir, mordre, effrayer
Bénir, prendre, égayer
Bénir, prendre, jurer, tromper, servir, régner…
La grenouille au crapeau doit dire : Votre Altesse !
Le ver à l’acarus
La larve à l’acarus
L’acarus au ciron doit donner de l’altesse.
Je vous sais tout-puissants dans mon âcre insomnie.
Le temps, l’éternité, le sommeil, l’insomnie.
Vous êtes l’innombrable, et, dans l’ombre infinie,
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