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NOTES EXPLICATIVES

Ils côtoyaient toujours la Seine, et maintenant
Ils cheminaient le long du jardin frissonnant.

Oh ! les sombres chevaux, comme ils allaient farouches !
Nul souffle ne sortait de leurs livides bouches,
Nul rayon n’étoilait la noirceur de leurs yeux ;
À mesure que sourds, froids et silencieux,
Ils entraient plus avant dans la nuit solitaire,
L’obscurité semblait épaissir son mystère
Et courber sous un poids d’horreur plus accablant
Les deux cavaliers noirs et le cavalier blanc.

Une seule date pour tout ce poëme : 25 décembre 1857 (Christmas).


Soit. Mais quoi que ce soit qui ressemble à la haine…

Le deuxième feuillet est coupé environ à la moitié.

Trois dates à ce dernier manuscrit :

21 novembre 1857.
24 février 1858.
20 avril 1870.

Bien que les dix-huit derniers vers semblent être de l’écriture de 1870, ces trois dates doivent se rapporter à l’ensemble du Livre Épique, revu certainement en 1870, au moment où Victor Hugo comptait publier les Quatre vents de l’Esprit.



II. VARIANTES ET VERS INÉDITS.

Le manuscrit nous offre, comme tous ceux de Victor Hugo, une étonnante richesse de variantes. Nous avons dû choisir celles qui nous paraissaient les plus caractéristiques ; celles qui marquaient le plus nettement les étapes successives de la pensée. Les idées et les images se présentent sous des formes diverses, tantôt du premier jet, tantôt à la suite du travail de revision ; parfois, dans son embarras d’opter entre deux mots ou même entre deux vers, Victor Hugo les conserve tous deux, ou il biffe plus ou moins légèrement la variante abandonnée, comme s’il éprouvait quelque hésitation à marquer sa préférence ; mais le plus souvent toute incertitude disparaît et la rature est très nette. De nombreuses pièces, datant des premières années de l’exil, sont relues, corrigées parfois longtemps après ; de là, des développements d’une écriture différente sur une même pièce.

Nous avons retrouvé des fragments inédits fort intéressants, mais pas assez nombreux pour constituer, à proprement parler, un reliquat. Ils devaient trouver tout naturellement place ici ; nous avons recueilli également des vers isolés qui ont été placés entre crochets pour indiquer leur provenance. Indépendants du manuscrit, ils avaient été écrits sur des petits bouts de papier et formaient les vers jalons de