Là s’arrête le premier développement, modifié et mis au net sur un nouveau feuillet.
Fragment isolé :
[Peut-être direz-vous ceci, que j’aurais su
Trouver quelque autre amour. — Peut-être ! J’aurais eu
Alors un homme jeune et sincère, une bouche
Sans mensonge, et j’aurais pris cette âme farouche,
Je l’eusse apprivoisée, adorant mon vainqueur,
Et j’aurais laissé prendre à cette âme mon cœur.]
Modifications encore dans les insultes de Zabeth aux seigneurs :
sont-ils, ces faquins de ducs et de
Où sont ces petits ducs et ces petits marquis ?
Ils sont nobles, ils sont charmants, ils sont exquis,
je suis l’âme, et je crie.
Ils sont infâmes. Moi, j’entends, pour peu qu’on rie.
Je suis au milieu d’eux. Fiers, ils ont pour patrie
bleu profond,
L’orgueil, l’encens, le rire allier, l’immense azur ;
la nue empourprée
hautain nuage
Dans le nuage auguste ils marchent d’un pied sûr ;
Ils sont les habitants du ciel. Tous sur le faîte.
J’y vais. J’ai l’air d’en être. On me mêle à la fête.
C’est à qui chantera, rira, boira, vivra.
Jeux. Bals. Que donne-t-on ce soir à l’Opéra ?
....................
J’entendais l’oiseau vivre, et j’avais
Je ne l’ai plus. Abîme ! Oui, j’avais pour ressource…
On ne sait pas toujours quel est le grain qu’on sème.
....................
Hélas ! vous m’avez fait le cœur noir et terrible.
Contre vous, votre ennui, mon âme, et le tombeau.
Soyez maudit. Silence ! il me reste, et c’est beau,
Oh ! le dernier moment, le moment sombre, est beau.
Contre vous, votre ennui, ma haine, et le tombeau !
1869. Commencé le 4 mars. — Fini le 3 avril.
- ↑ Ces deux mots sont à l’encre rouge.