Morus meurt pour la loi ; Caton, pour la patrie.
La lâche multitude obéit, tremble et crie.
Le cri monte de ceux sur qui l’on marche à ceux
Sur qui l’on frappe : serfs, moujiks, fellahs crasseux,
Esclaves. Les pavés se plaignent aux enclumes.
Que de couronnes d’or, que de chapeaux à plumes
Sur des fronts criminels !
De l’honnête homme !
Du ciel mystérieux où gravitent les mondes !
La raison de tout sort de vos âmes profondes.
Sans vous tout serait sombre et tout serait obscur.
La justice sacrée, et qui remplit l’azur,
Commence à l’honnête homme et finit aux étoiles.
Les justes méconnus rayonnent sous leurs voiles ;
Comme le ciel, ils ont en eux l’immensité,
Et, s’il est la lumière, ils sont la vérité.
Buvons !
Gloire au soleil !
Tous les échantillons d’esprit et de stature
Sont égaux et pareils devant ce bec de gaz,
Depuis Petit Poucet jusqu’à Micromégas !