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de sa pensée et de sa vie, il est en quelque sorte son propre éditeur posthume. Il ne pense pas qu’on l’en blâme. Se souvenir est permis, surtout à un solitaire.

A-t-on sur soi-même un droit d’éditeur posthume ? L’auteur le croit. Le lecteur décidera.

(Au verso d’une lettre signée Camille Berru et datée 20 juillet 1865.)


À un certain moment de la vie il est difficile de n’en pas confronter souvent |dans le même ouvrage| le commencement et la finavec le déclin. C’est ce que l’auteur a fait dans les Contemplations divisées en deux volumes : AutrefoisAujourd’hui. C’est ce qu’il a fait d’une façon différente, mais avec la même pensée philosophique, dans les Chansons des Rues et des Bois, séparées en deux livres : JeuneßeSageße. Comme ces deux titres l’indiquent, les pièces contenues dans le livre intitulé Jeunesse ont été écrites dedatent de l’époque qui va de 1819 à 1840, les pièces contenues dans le livre intitulé Sageße ont été écrites entre 1851(1) et 1865.

(Carnet de voyage 1865.)


PRÉFACE DES CHANSONS DES R. ET DES B.

Je publie ce livre comme on jette la sonde dans une eau inconnue. L’on s’éclaire à tout âge. Je désire savoir si la législature | qui traque en ce moment la liberté en France |actuelle en France peut porter cette publication.

(Écrit vers 1865.)


Va, chante ce qu’on n’ose écrire,
Ris, et qu’on devine, ô chanson,
Derrière le masque du rire
Le visage de la raison.


La chanson est une flamme.
Chante, et te voilà content.
Toutes les ombres de l’âme
Se dissipent en chantant.


(1) 1851 est devenu, en arrondissant le dernier chiffre : 1850.