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II
Prends-le donc à ton service.
C’est un pauvre rêve fou ;
Mais pauvreté n’est pas vice.
Nul cœur ne ferme au verrou ;
Ton cœur, pas plus que mon âme.
N’est clos et barricadé,
Ouvrez donc, ouvrez, madame,
À mon doux songe évadé.
Les heures pour moi sont lentes,
Car je souffre éperdument ;
Il vient sur ton front charmant
Poser ses ailes tremblantes.
T’obéir sera son vœu ;
Il dorlotera ton âme ;
Il fera chez toi du feu,
Et, s’il le peut, de la flamme.
Il fera ce qui te plaît ;
Prompt à voir tes désirs naître ;
Belle, il sera ton valet.
Jusqu’à ce qu’il soit ton maître.
10 août 1859.