Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.


VIII


LE LENDEMAIN.


Un vase, flanqué d’un masque,
En faïence de Courtrai,
Vieille floraison fantasque
Où j’ai mis un rosier vrai,
 
Sur ma fenêtre grimace,
Et, quoiqu’il soit assez laid,
Ce matin, du toit d’en face,
Un merle ami lui parlait.

Le merle, oiseau leste et braque,
Bavard jamais enrhumé,
Est pitre dans la baraque
Toute en fleurs, du mois de mai.

Il contait au pot aux roses
Un effronté boniment,
Car il faut de grosses choses
Pour faire rire un flamand.

Sur une patte, et l’air farce,
Et comme on vide un panier,
Il jetait sa verve éparse
De son toit à mon grenier.