Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un peu de son écume
Rendrait ton flot amer !


X


Et toi, céleste ami qui gardes son enfance,
Qui le jour et la nuit lui fais une défense
De tes ailes d’azur !
Invisible trépied où s’allume sa flamme !
Esprit de sa prière, ange de sa jeune âme,
Cygne de ce lac pur !

Dieu te l’a confiée et je te la confie !
Soutiens, relève, exhorte, inspire et fortifie
Sa frêle humanité !
Qu’elle garde à jamais, réjouie ou souffrante,
Cet œil plein de rayons, cette âme transparente,
Cette sérénité

Qui fait que tout le jour, et sans qu’elle te voie,
Écartant de son cœur faux désirs, fausse joie,
Mensonge et passion,
Prosternant à ses pieds ta couronne immortelle,
Comme elle devant Dieu, tu te tiens devant elle
En adoration !


15 juin 1830.