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LE GÉANT.


Sans assiéger les forts d’échelles inutiles,
Des chaînes de leurs ponts je brise les anneaux.
Mieux qu’un bélier d’airain je bats leurs murs fragiles.
Je lutte corps à corps avec les tours des villes.
Pour combler les fossés, j’arrache les créneaux.

Oh ! quand mon tour viendra de suivre mes victimes,
Guerriers ! ne laissez pas ma dépouille au corbeau ;
Ensevelissez-moi parmi des monts sublimes,
Afin que l’étranger cherche en voyant leurs cimes
Quelle montagne est mon tombeau !


Mars 1825.