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LE CHANT DU CIRQUE.

Des juifs, traînant partout une honte cachée ;
Plus loin, d’altiers gaulois que nul péril n’abat ;
Et d’infâmes chrétiens, qui, dépouillés d’armures,
Refusant aux bourreaux leurs chants ou leurs murmures,
Vont souffrir sans orgueil et mourir sans combat.

Bientôt, quand rugiront les bêtes échappées,
Les murs, tout hérissés de piques et d’épées,
Livreront cette proie entière à leur fureur. —
Du trône de César la pourpre orne le faîte,
Afin qu’un jour plus doux, durant l’ardente fête,
Flatte les yeux divins du clément empereur.

César, empereur magnanime,
Le monde, à te plaire unanime,
À tes fêtes doit concourir !
Éternel héritier d’Auguste,
Salut ! prince immortel et juste,
César ! sois salué par ceux qui vont mourir !


Janvier 1824.