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LE CHANT DE L’ARÊNE.

De Tyr, aux tissus précieux,
De Scylla, que bat la tempête,
Et d’Athos, où l’aigle s’arrête
Pour voir de plus haut dans les cieux !

Venez de l’île des Colombes,
Venez des mers de l’Archipel,
De Rhode, aux riches hécatombes,
Dont les guerriers jusqu’en leurs tombes
De Bellone entendent l’appel !

Venez du palais centenaire
Dont Cécrops a fondé la tour ;
D’Argos, de Sparte qu’on vénère ;
De Lemnos où naît le tonnerre,
D’Amathonte où naquit l’amour !

Les temples saints, les gynécées,
Chargés de verdoyants festons,
Tels que de jeunes fiancées,
Sous des guirlandes enlacées,
Ont caché leurs chastes frontons.

Les archontes et les éphores
Dans le stade se sont assis ;
Les vierges et les canéphores
Ont purifié les amphores
Suivant les rites d’Éleusis.

On a consulté la Pythie,
Et ceux qui parlent en rêvant.
À l’heure où s’éveille Clytie,
D’un vautour fauve de Scythie
On a jeté la plume au vent.

Le vainqueur de la course agile
Recevra deux trépieds divins,