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TAS DE PIERRES.
IV.

La Providence s’écrit souvent en toutes lettres dans la destinée des grands hommes.

[1828-1830.]

Génie : le surhumain de l’homme.

[1859-1865.]

Les grands poëtes et les grands philosophes ont, comme les esprits vulgaires, leurs parties confuses, douteuses, et en apparence inexplicables. Seulement, chez les esprits médiocres, les parties vagues ne sont en effet que brume, ombre et obscurité, tandis que, chez les grands penseurs, ce sont des amas de choses resplendissantes et sublimes trop lointaines et trop entassées. C’est la différence d’une nuée à une nébuleuse.


Ronces, épines, pierres, cailloux, escarpements, fondrières, inconvénients et conditions des grandes renommées.

Ce qui ferait la laideur d’un jardin fait la beauté d’une montagne.


En art, point de frontières. Qui a le génie, a tous les talents. Pour savoir faire quelque chose, il faut savoir faire tout. Les qualités sont l’envers l’une de l’autre. La grâce est l’autre côté de la force ; l’ombre est le versant opposé de la lumière.

La fleur s’envole et devient l’étoile. Le coup d’éventail est à une extrémité, à l’autre est le coup de tonnerre. Pas de génie s’il n’a les deux pôles : on n’est sphère qu’à cette condition j on n’est astre que si l’on est sphère.

[1869-1873.]