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LITTÉRATURE ET PHILOSOPHIE MÊLÉES.

En 1814, il y avait une France publique qui dansait aux Tuileries sous les fenêtres de Louis XVIII, et une autre France latente[1] qui frémissait de colère devant les cosaques campés au Louvre.


Les sages comme les fous vivent solitaires.


Le Consulat, chrysalide de l’empire.


Sa majesté l’or, son altesse l’argent.

Son excellence le fer.


L’adolescence de nos enfants, cette deuxième aube de la vie.


Les grandes convictions parlent haut. Les grandes douleurs parlent bas.

Cela tient à ce que les convictions s’adressent aux hommes et les douleurs à Dieu.


Écrivains, méditez beaucoup et corrigez peu.

Faites vos ratures dans votre cerveau.


Sans style une pensée peut être utile ; avec le style seulement elle est belle.


Il y a toujours de l’astrologue dans l’astronome et du rêveur dans le penseur. Les lueurs fantastiques de l’imagination se mêlent, quoi qu’on fasse, aux calmes et pures clartés de l’intelligence.

Sous cette dernière pensée, ces vers :

… Et partout je retrouve,
Allumé dans mon ombre et fixé sur mes yeux,
Cet œil étincelant, profond, mystérieux.


L’imagination est la sensibilité de l’esprit.


  1. Ce mot, tracé au crayon, est douteux. (Note de l’Éditeur.)