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RELIQUAT.

Le beau est toujours grand.


L’art, merveilleuse contrée dont le critique fait la géographie, dont le poëte dessine le paysage ![V 1]


Pascal écrase l’homme entre deux éternités.


Grattez le juge, vous trouverez le bourreau.


L’envie calcule mal. Agitez une lame d’or, elle jettera des éclairs ; tourmentez un grand nom, il resplendira.


Mollesse et dureté sont sœurs.


Comme les excellents tireurs de pistolet, les grands penseurs abattent l’idée à tout coup.[V 2]


La peine de mort s’en va de nos mœurs. Encore un peu, et la civilisation chrétienne européenne, développée de plus en plus dans le sens qui lui est propre, laissera tomber en ruine cette vieille construction dédaléenne des pénalités sanglantes, charpentée de potences, pavée de crânes, revêtue à tous ses étages de l’airain des textes hébraïques, ferrée, reclouée, rapiécée çà et là avec les débris rouillés et informes du droit romain ; véritable Babel de la procédure criminelle qui parle toutes les langues, excepté la nôtre.


Tout homme a un monologue. Pour juger si un homme est au fond et réellement, quelles que soient les apparences, heureux ou malheureux, opulent ou indigent, dépouillez-le de tout ce qui lui est extérieur, et réduisez-le à son monologue. S’il a un monologue abondant et magnifique, c’est là le véritable riche ; s’il a un monologue chétif et stérile, c’est là le pauvre, le vrai et incurable pauvre. A ce compte vous trouverez peut-être que Lantara est millionnaire et que Rothschild est dans la misère.


Votre société actuelle ne croit plus assez en Dieu pour pouvoir condamner un homme à mort.



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