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de 1789 en était alors où en est la révolution de 1830 aujourd’hui, à la période des insurrections.

Une révolution, quand elle passe de l’état de théorie à l’état d’action, débouche d’ordinaire par l’émeute. L’émeute est la première des diverses formes violentes qu’il est dans la loi d’une révolution de prendre. L’émeute, c’est l’engorgement des intérêts nouveaux, des idées nouvelles, des besoins nouveaux, à toutes les portes trop étroites du vieil édifice politique. Tous veulent entrer à la fois dans toutes les jouissances sociales. Aussi est-il rare qu’une révolution ne commence pas par enfoncer les portes. Il est de l’essence de l’émeute révolutionnaire, qu’il ne faut pas confondre avec les autres sortes d’émeute, d’avoir presque toujours tort dans la forme et raison dans le fond.


DERNIERS FEUILLETS SANS DATE

Une ancienne prophétie de Mahomet dit qu’un soleil se lèvera au couchant. Est-ce de Napoléon qu’il voulait parler ?


Vous voyez ces deux hommes, Robespierre et Mirabeau. L’un est de plomb, l’autre est de fer. La fournaise de la révolution fera fondre l’un, qui s’y dissoudra ; l’autre y rougira, y flamboiera, y deviendra éclatant et superbe.


Il fallait être géant comme Annibal, comme Charlemagne, comme Napoléon, pour enjamber les Alpes.


Les révolutions sont commencées par des hommes que font les circonstances, et terminées par des hommes qui font les événements.


Sous la monarchie, une lettre de cachet prenait la liberté d’un individu, et la mettait dans la Bastille.