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minuit et demi jusqu’à 2 heures du matin. À un seau par seconde, il m’est passé plus de cinq mille seaux par les mains. L’incendie, effrayant pendant une heure, s’est peu à peu circonscrit. Il y avait peu de vent. À 2 heures il était à peu près éteint. Je suis allé me coucher. M. Pauly, bourgmestre, était absent, je l’ai suppléé de mon mieux.

En faisant la chaîne, un paysan à côté de moi me disait : — Monsieur, nous sommes un pays religieux. Ma mère m’a conté (en ce moment le curé doyen de Vianden passait) qu’à un grand incendie de quinze maisons, qu’il y a eu de son temps, le curé est arrivé, au moment le plus terrible, portant la Très Sainte Hostie. Il l’a présentée à l’incendie, qui s’est éteint subitement. — C’est beau, lui ai-je dit. Hé bien, voilà votre curé, voilà un incendie, il est menaçant, il faut l’éteindre, pourquoi ne pas aller chercher l’hostie ? — Il m’a répondu : J’aime mieux l’eau.


15 juillet. — Le bourgmestre, revenu ce matin, est venu déjeuner avec moi. Je lui ai conseillé d’ouvrir une souscription pour les pauvres incendiés, et je lui ai remis pour eux 300 francs.


16 juillet. — Excursion à La Rochette. J’ai tout revu avec émotion, le puits, les tours, la chapelle ; j’ai vu cela pour la première fois avec toi, mon Charles.

J’ai dessiné la ruine.


17 juillet. — Excursion à Bourscheid. Nous sommes allés, non par Brandebourg, comme en 1865, mais par Diekirch et la route haute. Vue admi-