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de monstres poilus, groupé autour de cet abreuvoir bleu, boire à plat ventre, les museaux allongés dans le lac.

Un peu repose, je me suis remis à monter…


18, 6 heures du matin.

J’interromps cette lettre ici, mon Adèle, pour te l’envoyer tout de suite. Le temps devient affreux, il pleut à verse, il faut que je change mon itinéraire. Impossible de rebrousser chemin vers le nord, je vais descendre au midi afin d’aller retrouver le ciel bleu et le soleil. Je me hâte de t’en prévenir. Écris-moi à Marseille (poste restante toujours sans prénom). Comme j’ai soif de vos nouvelles à tous, écris-moi sitôt cette lettre reçue, mon Adèle, et toi aussi, ma Didine. Dites-moi tout ce que vous faites et si vous vous amusez bien, comme je l’espère.

Mon Charlot, mon Toto, ma Dédé, écrivez-moi aussi. — Je vais m’occuper de faite revenir les lettres qui sont à Cologne[1]. — Je ferme cette lettre pour qu’elle parte tout de suite ; je t’embrasse, mon Adèle toujours aimée, et vous tous. — Au prochain courrier la suite du Rigi.

Ton Victor.

Je pars pour Lausanne.

  1. Lettres adressées par Mme  Victor Hugo à son mari pendant le voyage de 1839. (Le Rhin.)