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Saint-Étienne, fort dégradées. Saint Jean plus encore que Saint-Étienne. Dans toutes deux de beaux vitraux. Dans Saint-Étienne j’en ai remarqué un qui est superbe et qui porte cette inscription : « En l’an mil cinq cent vingt et trois, Pierres Grisel et Marion sa femme on donné cette verrière. Priés Dieu pour leurz âmes. » Au-dessus sont peints les donateurs, Pierre Grisel dans son digne costume d’échevin, accompagné de son fils, tout jeune enfant, et, dans l’autre panneau, sa femme avec ses trois filles. Marion est charmante. — La verrière représente la généalogie de la Vierge, sujet qui est pour les vitraux ce que la descente de croix est pour les tableaux, une chose souvent traitée et presque toujours réussie. — Je ne sais quel architecte stupide a mis aux vieux piliers de Saint-Étienne des couronnes de marquis en guise de chapiteaux.

Il y a encore quelques vieilles maisons dans Elbeuf, entre autres une boucherie à côté de ma fenêtre. Mais les manufactures prospèrent trop pour que les anciennes maisons ne fassent pas place à des maisons blanches dignes d’un siècle de lumière où le plâtre est en honneur.

Je pars demain pour Louviers. Je finis ma lettre en t’embrassant bien tendrement, mon Adèle. Dis bien à ma chère petite Didine que dans quatre jours je serai près de vous. Dis-le bien à tous.