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À XXX[1].


Paris, 27 juin 1880.
Mon honorable et cher collègue,

Le Conseil de guerre de Constantine vient de condamner à mort treize prisonniers de la dernière révolte dans les montagnes de l’Oasis. Ces hommes étaient hier des combattants, ce sont aujourd’hui des vaincus. Il me paraît impossible que l’arrêt de mort soit exécuté. Vous saurez, je n’en doute pas, concilier la quantité de châtiment que mérite et exige l’insurrection, avec la nécessité de respecter la vie humaine et de limiter la peine de mort, en attendant qu’on la supprime.

Je n’en dis pas davantage à un homme tel que vous, et je vous envoie mon cordial serrement de main, et l’assurance de ma haute considération.

Victor Hugo[2].


À Paul Meurice[3].


15 août.

Triomphe et joie.

Cher Paul Meurice, nous vous arriverons, D. V. samedi prochain 22[4]. Le départ aura lieu vers midi, et par conséquent l’arrivée à St-Valéry-en-Caux vers cinq ou six heures. Je vous écris bien vite. Nous serons quatre, deux maîtres et deux domestiques. Donc, à samedi. Dites à mon grand et cher St-Victor que je l’aime, dites à toutes ces belles et charmantes filles que je me jette à leurs pieds et que je prends la liberté de les embrasser toutes sur les douces petites joues de Loulou[5].

Vous, nous vous adorons.

Victor H.[6]


Au duc d’Aumale.


20 août 1880.

Cher et royal confrère, je viens de lire vos nobles paroles sur moi[7], je vous écris, ému. Vous êtes né prince et devenu homme. Pour moi, votre

  1. Inédite.
  2. Communiquée par la librairie Cornuau.
  3. Inédite.
  4. Il y a erreur de date, le samedi qui suit le 15 août est indiqué au calendrier au 21.
  5. Loulou était la fille adoptive de Paul Meurice.
  6. Bibliothèque Nationale.
  7. Après son élection à l’Académie des Beaux-Arts, dans la notice consacrée à son prédécesseur de Cardaillac, le duc d’Aumale glissa un éloge de Victor Hugo.