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de son mari). Elle va écrire à son mari pour cela, s’il dit oui, elle partira tout de suite et sera de retour vers le 10 juin. Je serai force de l’attendre, car il est impossible de laisser la maison seule, et tous mes manuscrits à la discrétion des hasards de tout genre ; il faut absolument pour les garder, moi, ou, en mon absence, quelqu’un de la famille. De là, la nécessité de la présence de Julie quand je suis absent. Elle aura, me dit-elle, la réponse de son mari dans quatre ou cinq jours. S’il consent, je donnerai à Julie 30 francs pour l’aider dans ses petits frais de voyage. Je suis obligé ici à une grande économie. Je n’ai voulu en rien gêner vos arrangements de Bruxelles, mais tu comprends combien je vais être grevé. Ils ont pour conclusion cette grosse note de tapissier que je paierai à raison de 350 fr. par mois qui, joints aux 600 fr. des trois pensions à nos trois enfants fera 950 fr. par mois à payer, en dehors de toute autre dépense. Je te remercie de comprendre la situation et de m’aider, chère bien-aimée.

Je passe à toi, mon Victor. Je ferai ce que tu désires. Je te paierai intégralement les trois mois de juin, juillet et août, et la retenue de 50 fr. par mois pour payer tes créanciers de Guernesey ne courra qu’à partir de septembre. Tu vois, mon bien-aimé enfant, que je t’obéis. Je paierai votre tapissier à raison de 350 fr. par mois, à partir de juin, si je puis, ou de juillet au plus tard. Je crois avoir remboursé (29 décembre 1865) les 100 fr. de Charles. Vérifie. Je m’en rapporte à vous. Je suis sûr du remboursement de 100 fr. complément de son mois de décembre. Pour la quatrième fois je fais à mes éditeurs la très importante question qu’ils laissent sans réponse. Remets ce papier à M. Lacroix et prie-le de te le rendre avec les réponses en regard. Tu me le renverras.

Je vous serre tous dans mes bras.

Vérifie cette grosse note de Barbet[1].


À François-Victor[2].


H.-H., mardi 22 [mai 1866].

Tu as raison, mon Victor, d’être imperturbable. Si je réalisais, je perdrais, comme tout le monde, des différences produites par la baisse, mais ne réalisant pas, je ne perds rien. Du reste, les journaux me ruinent comme ils m’enrichissaient il y a quinze ans. Le million fantastique dont ils m’avaient

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.