Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de façon à pouvoir clore la 4ème partie ou commencer la 5ème. Dans les deux cas, il prépare ce qui va suivre. Nous déterminerons d’accord, et d’après l’étendue des deux derniers volumes, si nous devons faire de la rue de l’Homme armé le quinzième livre de la 4e partie ou le premier livre de la 5e. Je répète qu’il est combiné de manière à pouvoir parer à cet en-cas. Provisoirement, je le numérote livre XV. Ce livre (XV provisoire) a 16 feuillets. Cela fait en tout 41 feuillets que je vous envoie, qui, joints aux 162, font 203 pour la IVe partie. À partir des trois livres ci-inclus, et pour toute la copie qui suivra, les feuillets contiennent beaucoup moins de texte. C’est une copie faite par une paysanne chargée d’enfants et sans pain, plutôt une bonne action qu’une bonne copie ; pourtant, ces dames et moi, nous avons fini par rendre cette copie rustique très lisible.

3h. Je reçois votre lettre. Je ne puis croire qu’on vous ait écrit sérieusement ceci : par plus ou moins de promptitude dans l’apparition, non seulement le succès, mais l’avenir du livre est compromis. Il faut être jeune en effet pour croire que l’avenir d’une œuvre d’art dépende de la date de la publication. Soyez tranquille ; je ne réponds jamais du quart d’heure ; mais j’ai une foi profonde dans vos douze ans. Je crois d’ailleurs que jusqu’à présent, ce n’est point mal commencé. Si vous vous décidez à vous contrefaire vous-mêmes, vous frapperez un grand coup dans votre intérêt. Les procès sont illusoires ; ceci est topique. — Mais envoyez-moi donc les journaux belges auxquels vous désirez que j’écrive. Cela presse. — Je vous remercie du petit fait de l’Observateur belge ; il est charmant et va faire le tour des journaux anglais. — Seriez-vous en position de faire remettre sûrement et promptement la lettre ci-incluse à MM. Hachette ? Mille remerciements d’avance.

Et encore ceci pour vous tranquilliser sur la rapidité future. A partir du i*’"mai, il y aura ici poste tous les jours ; vous aurez donc tous les jours un envoi. Vous voyez que nous pourrons marcher rondement. Sitôt la fin du manuscrit livrée, je me fais fort de vous corriger dix feuilles par jour. Ne craignez donc rien. Vous n’êtes pas superstitieux de paraître un 13.

Bien à vous.
V. H.[1]


À Auguste Vacquerie[2].


H.-H., 29 avril.

Je fais faire, cher Auguste, un détour à cette lettre. Je commence à croire que mes missives, quoique absolument innocentes, sont un peu interceptées, taquinerie de l’empire en colère. J’ai écrit à MM. Peyrat, Ulbach, Lefort,

  1. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.