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comme l’ont été les Dix-Mille, avec ceci de plus qu’ils ont vaincu et qu’ils ne sont pas illustres pour avoir reculé, mais pour avoir avancé. Comme Xénophon vous faites l’épopée, et, après l’avoir faite, vous la dites ; mais vous êtes plus grand que Xénophon. Il n’avait en lui que l’âme de la Grèce, vous avez en vous l’âme des peuples.

Cher Garibaldi, je vous embrasse.

Victor Hugo[1].


À Auguste Vacquerie[2].


Paris, 27 7bre.

Je reçois ce serrement de main si éloquent et si cordial que vous m’envoyez. Vous savez, cher Auguste, qu’un applaudissement de vous est pour moi le succès ; je suis donc payé de mon action et de mon livre.

J’ai écrit ce vers qui ressemble à une de vos pensées :

Ce que j’ai fait est bien. J’en suis puni. C’est juste.

J’en suis récompensé aussi, puisque vous m’aimez un peu. Moi je vous aime bien.

À bientôt, frère et maître.

V.

Dans cette feuille où il y a un vague parfum[3], j’ai respiré leur âme[4].


À Paul de Saint-Victor.


7 octobre.

Vous m’avez demandé, ô imprudence ! de tacher une page de votre beau et grand livre, j’en ai taché deux. Si vous n’êtes pas trop furieux de cette intempérance de ma griffe (ou de ma patte) venez, cher grand écrivain, dîner avec moi samedi 10 octobre à sept heures et demie.

Je serai bien heureux de vous serrer la main.

V. H.[5]
  1. La République française, 22 septembre 1874. — Cette réponse a été insérée en tête du volume : Les Mille. — Actes et Paroles. Depuis l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Inédite.
  3. Feuille cueillie sur le tombeau de Villequier et envoyée par Vacquerie à Victor Hugo.
  4. Bibliothèque Nationale.
  5. Collection Paul de Saint-Victor.