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les détails de votre arrestation et de votre prison. Ne craignez pas d’être long. Une longue lettre de vous, c’est une longue causerie avec vous, c’est-à-dire beaucoup de joie.

Je suis tranquille sur vous. Le grand avocat continuera le grand orateur — et puis, bientôt, l’aube reviendra, le jour se fera, et nous nous reverrons.

Ex imo.
Victor Hugo.

Mettez-moi aux pieds de votre noble et digne femme[1].


À Madame Victor Hugo[2].


Dimanche 8 février.

Je profite, chère amie, d’une occasion que m’offre un voyageur fort distingué et fort sympathique, M. St Edme Jobert, et je t’envoie quelques journaux qui vous intéresseront tous. Ceci ne compte pas pour une lettre, c’est un bonjour. Je travaille à force le 2 Xbre. J’y ai passé toute la journée et toute la nuit hier. Charles t’a dit que je lui avais lu quelques pages. Je suis content du livre et je crois qu’il ne sera pas inutile. — J’écrirai bientôt à tous. Serre toutes les chères mains. Embrasse mon Victor et mon Adèle, et dis-leur de t’embrasser pour moi. — Je passe la plume à Charles[3].


À la même[4].


Mardi 24 [février 1852].

Chère amie, voici la procuration. Ta lettre de samedi ne m’est arrivée qu’hier lundi à 4 h. 1/2. M. Taillet te contera la chose. Il est évident qu’elle a été retenue et ouverte à Paris comme toutes les lettres qui me sont directement adressées. — Ceci est affaire de police-coup d’état. — Nous avons dîné hier, Charles et moi, chez le bourgmestre. On m’a fait tous les honneurs du dîner comme si j’avais été officiel. Cela est bon signe et prouve que la Belgique commence à se rassurer. Je travaille toujours à force. J’ai eu un peu de fièvre ces jours-ci, mais je vais mieux. — J’espère que la procuration t’arrivera à temps. Fais toucher tout de suite. Dans trois mois sait-on ce qui restera de tout ceci ? — Je t’écrirai jeudi par Mme Coppens. — Embrasse mon Victor et mon Adèle et dis-leur de t’embrasser bien tendrement, comme je ferais[5].

  1. Communiquée par Mme Rousy.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.
  4. Inédite.
  5. Bibliothèque Nationale.