Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai passé toute la journée avec Charlot et Didier. Nous avons dîné aux Champs-Élysées. À dix heures j’ai ramené Charles à la pension. Jeudi, Mme  Jauffret l’a invité à souper ainsi que moi. Je crois ce cher enfant un peu remonté. Il a vu le proviseur qui lui donne des devoirs particuliers.

Voilà, chère amie, toutes nos nouvelles. Les deux solitaires de Paris vous embrassent tous bien tendrement.

V.

Écris-moi sur du papier plus épais. Je ne puis lire.

Le plafond du salon a failli se défoncer. Les ouvriers y sont. J’ai été obligé de prier le portier et sa femme de veiller. Cela est très fâcheux, très ennuyeux et me donne beaucoup d’embarras[1].


À Adèle[2].


[Juin 1843.]

J’ai vu Carlotta, ma Dédé bien-aimée. Elle est grasse, rose, gaie, fraîche, et debout sur le pas de sa porte. Je lui ai porté ton bonjour. Elle te le rend. Voilà mes commissions faites.

As-tu fait les miennes, toi, mon bijou ? As-tu grondé ton heureuse et jolie sœur qui rit toujours ? lui as-tu dit de m’écrire ? L’as-tu bien grondée ?

Je vais chercher encore ton président Hénault. Je sens qu’il faut que tu travailles. Une autre fois, enfant chérie, aie soin d’emporter tout ton petit butin, et de ne pas laisser derrière toi de vieux présidents qui ont griffonné des histoires et que je ne sais où retrouver. — J’espère que le beau temps va venir. Pourtant Saint-Médard a fait des siennes.

Je t’embrasse, ma Dédé, et je t’aime tout plein. Tout plein quoi ? Mon Dieu, tout plein le cœur[3].


À la même[4].


Pierrefitte, 17 août.

Je suis ici, ma Dédé, dans des montagnes où les poires mûrissent aussi bien que dans ton jardin, quoiqu’elles soient couvertes de neige. Les mon-

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Collection Louis Barthou.
  4. Inédite.