Puisque j’ai encore un petit coin de papier ici, je veux en user pour te répéter que je t’aime, que tu es mon bonheur, que je ne vivrais pas deux heures sans toi.
Demander une réponse ou un reçu.
Votre lettre, mon cher Pichot, est d’un bon et véritable ami. J’irai prochainement causer avec vous. Vous verrez qu’il n’y a pas de ma faute dans ce qui vous a affligé. Le jour où vous m’avez parlé du Roi de Rome[2], l’ode était déjà faite et déjà prise par Ladvocat qui était venu au moins dix fois chez moi depuis trois jours. Si je ne vous l’ai pas dit, c’est parce que vous m’auriez demandé ces vers, et que je ne sais pas vraiment comment je m’y prendrais pour vous refuser quelque chose. Or, ils n’étaient déjà plus en mon pouvoir. Adieu, je serai ravi de poser pour vous. Nous en causerons. Je vous dédommagerai du Roi de Rome par autre chose. Nous sommes deux bons amis qui doivent compter l’un sur l’autre.
Je viens d’être reçu avec acclamation, c’est le mot technique, au Théâtre-Français[3]. Serez-vous assez bon pour le dire demain dimanche[4] ?
J’arrive, mon cher ami, de la campagne où j’ai appris avec un vif plaisir votre nomination[6]. Je voulais vous écrire pour vous féliciter, mais mes méchants yeux m’en ont empêché. Je trouve surtout qu’il y a lieu de féliciter la pairie. Quelques nominations comme la vôtre la relèveraient. La voie est bonne, il aurait fallu y entrer tout à fait et nommer Lamartine et Gros, en même temps que vous. Espérons que cela viendra, et que la pairie un jour sera comme le sénat qu’avait rêvé Napoléon, un institut en grand.