Je ne veux pas, bien cher père, que cette lettre parte sans un mot de moi[2]. Je suis en ce moment pliant sous le travail, ayant à livrer aux libraires des ouvrages déjà payés et qui ne sont pas encore faits. Cette besogne pressée m’empêche de t’écrire aussi souvent que je le voudrais pour la joie de mon cœur. Mais je connais ton indulgence, et je sais que tu serais le premier à me conseiller d’abréger ma correspondance.
J’ai fait prier M. Delaforest de m’envoyer ses exemplaires et je les attends. Rabbe qui sort d’ici doit lui en reparler aujourd’hui. Il me charge de te présenter ses respects.
M. Foucher est pour le moment malade et au lit. Il a un érysipèle au bras ; on espère que ce ne sera rien. Il va mieux aujourd’hui. Lui excepté, tout le monde jouit ici de la meilleure santé.
Adieu, cher papa, es-tu de retour à Blois ? Te prépares-tu à venir à Paris ? Fais que nous puissions bien vite vous embrasser tous deux.
Ton fils tendre et respectueux.
Un mal d’yeux qui m’a aveuglé quinze jours m’a privé jusqu’à présent de l’honneur de voir monsieur Zimmermann. Je suis mieux maintenant, et j’espère pouvoir aller bientôt lui porter quelques autographes qui feront peut-être bon effet dans sa collection. Mille hommages respectueux à madame Zimmermann.
Je le prie de me croire son bien cordialement dévoué.