Voici un brave jeune homme qui a beaucoup de talent comme poëte, ce qui ne lui sert à rien, et beaucoup de courage et de zèle comme homme, ce qui devrait l’empêcher de mourir de faim. Il serait heureux du plus humble emploi dans la Presse. Pouvez-vous l’employer ? Y a-t-il place pour lui ? Je vous le recommande. Il s’appelle Pierre Cauwet.
Tout à vous et de tout cœur.
J’espérais, très honoré confrère, me rendre à votre cordial appel, et me voilà retenu à l’Assemblée. Je ne saurais vous dire combien je regrette cette occasion de vous voir, de vous entendre, de vous applaudir et de marcher avec vous et derrière vous à la conquête d’une liberté et d’une utilité de plus pour notre Institut. À bientôt, cependant, et croyez à tout mon dévouement.
Je crains, Madame, qu’il ne faille renoncer à nos entrevues qui sont pourtant bien innocentes et qui peut-être ne vous ont pas été absolument inutiles. Lisez cette lettre, cette surprenante lettre que je reçois et jugez
- ↑ Collection Détroyat.
- ↑ Collection Charles Pelliot.
- ↑ Cette lettre, dont la Bibliothèque Nationale nous a conservé le brouillon, a dû être envoyée vers 1846, comme nous l’indique l’écriture. Les hésitations, les ratures semblent démentir le calme observé dans tout le texte ; ainsi cette ligne :
Ce n’est pas sans un sentiment douloureux que je vous écris.
biffée, a été remplacée par : Vous comprenez dans quel sentiment je vous écris.
Victor Hugo ne renonce pas d’ailleurs à toute collaboration, il préférerait qu’elle ait lieu par correspondance.