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j’ai chance de vous voir. Je ne partirai pas avant le 4 ou 5 octobre. Nous attendons notre excellent et cher Émile Allix.

J’avais vu l’entrefilet de La Liberté, et je vous attribuais d’instinct cette haute diplomatie. — D’après votre indication, je tire sur vous 9 500 fr.

À bientôt, mea spes. Je vous serre dans mes bras.

V.

J’envoie mon bravo spécial à M. Lafont, qui va avoir un grandissime succès dans votre superbe rôle[1].


Au même.


Bruxelles, mardi soir 24 [septembre 1867].

Ma foi, tant pis, je vous écris coup sur coup, mais c’est que je suis si content ! Tous les journaux constatent votre succès magnifique. Tout à l’heure, dans mon petit groupe, qui est une famille, j’ai bu à la santé des Beaux Messieurs de Bois Doré. J’ai prononcé la santé « la centième », et j’ai eu, moi aussi, un beau succès. Charles a applaudi, Victor a applaudi, Allix a applaudi, ces dames ont applaudi, et je crois que Georges a battu des mains. Il en a le droit, ayant fait sa première dent. Qui peut mordre a droit d’admirer. Je vous aime, cher Meurice. Je ne le sens jamais mieux que dans vos triomphes. J’en suis. J’aime votre esprit, parce qu’il est doux et puissant, original et vrai, neuf et pathétique. Nombre de scènes trouvées par vous sont des chefs-d’œuvre, et vos drames passionnent le penseur en même temps qu’ils remuent la foule. Je rabâche. Encore une preuve que je vous aime. Nous vous espérons ici dans quelques jours. Venez nous voir entre deux acclamations. Il y aura éclipse à Paris et lumière à Bruxelles. Félicitez notre reine[2] de son éclatante réussite[3].


À Adolphe Pelleport[4].


27 7bre.

Mais venez, cher poëte, vous logerez je ne sais où, mais vous mangerez chez nous. Notre fin d’été est vraiment charmante, et vous vous ajouterez à tout ce qui nous aime et à tout ce que nous aimons.

À bientôt, n’est-ce pas ?

Victor Hugo[5].
  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.
  2. Jane Essler avait repris, dans les Beaux Messieurs de Bois Doré, le rôle de Mario qu’elle avait créé en 1862 ; elle devait, dans la reprise projetée de Ruy Blas, jouer la reine.
  3. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.
  4. Inédite.
  5. Communiquée par M. le baron de Villiers.