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Demandez à notre cher Meurice qu’il vous redise un mot de M. Camille Doucet à M. Berton. Mot fort aigrement dit. Et à ce propos, Meurice est-il à Paris ? y sera-t-il le 10 août ? pourrai-je tirer sur lui les 10 ou 12 mille francs qu’il m’a annoncés ? J’en aurais grand besoin pour cent choses, entre autres pour en détacher deux ou trois fafiots de mille afin de transplanter toute ma maisonnée de Bruxelles sur le Drachenfels, dont le bon grand air ferait du bien aux yeux de ma femme et aux poumons du petit citoyen Georges. Si Meurice est à Paris, et si je puis tirer sur lui 10 août, voudrez-vous m’en écrire un mot. Je sens que j’accable mes amis avec toutes les peines que je leur donne, mais je vous aime de tout mon cœur.

V.

Avez-vous lu ce vers sur Sarcey pendant la 1re de Hernani ?

D’acte en acte on voyait s’allonger ses oreilles[1].


À Mademoiselle Louise Bader,
Directice de la Revue populaire de Paris.


Bruxelles, 4 août 1867.
Mademoiselle,

Je viens de lire vos pages touchantes et charmantes. Vous racontez Hernani avec émotion et vous le commentez avec profondeur. L’applaudissement d’une femme est plus qu’un applaudissement ; on y sent le cœur au même degré que l’esprit ; et c’est pourquoi je mets à vos pieds ma reconnaissance en même temps que mon respect.

Victor Hugo[2].


À Champfleury.


Bruxelles, 5 août 1867.

Cher confrère, les errants et les absents ont du malheur, être à Guernesey, venir à Bruxelles, passer deux fois la mer, tout cela est cause que j’ai lu en juillet votre Belle Paule publiée en mai.

J’entre tout de suite en matière. J’aime ce livre, je l’aime parce qu’il est vrai et profond, parce qu’il dédaigne les petits moyens, parce qu’il va droit au grand but de l’art, la création des types par l’observation et l’intuition,

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Revue populaire de Paris, 1er septembre 1867.