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jouée en janvier ; sans quoi je vous dirais : venez donc ! Je vous offrirais la rustique hospitalité de ma masure ; c’est la vieille maison d’exil. Elle vous recevrait porte ouverte à deux battants, ainsi que Mademoiselle Favart, si ma belle, charmante et pathétique Marion de Lorme voulait prendre la peine d’enjamber l’océan pour moi. Elle doit se souvenir, cette ravissante Stella, que le lion Océan est amoureux d’elle. Dites-le lui de ma part, elle m’apporterait le printemps en plein hiver. Malheureusement, je crains que tout cela n’ajoute un retard à des retards, et la saison s’avance beaucoup. — M. Perrin qui est un excellent esprit peut décider toutes ces questions mieux que moi. Mais soyez tranquille, vous ; avec moi, ou sans moi, vous réussirez ; votre beau talent a conquis le public. Didier sera pour vous une victoire de plus. Quant à moi, je ne compte pas.

Offrez mes hommages à ma belle Marion, et recevez mon cordial applaudissement.

Victor Hugo[1].


À Jean Aicard[2].


H.-H., 12 janvier.

Certes, à bientôt, mon cher et charmant poëte, soit ici, soit à Paris. Je travaille ici ; mon travail fini, j’aurai besoin de serrer votre main cordiale. Ah çà, et cette Renaissance, si spirituelle et si robuste, est-ce qu’elle ne va pas reparaître ? Il y avait là le souffle du jeune esprit. Salut à votre vaillant groupe, ô mes poëtes. Je vous serre tous dans mes vieux bras.

Votre ami.

Victor Hugo[3].


À Auguste Vacquerie[4].


H.-H., 12 janvier.

Cher Auguste, les journaux français, y compris le Rappel, ne le pensez-vous pas ? ont été bien doux pour ce misérable Grant[5] qui vient d’être si

  1. D’après une copie provenant de la collection Charles Pelliot.
  2. Inédite.
  3. Communiquée par M. Léon de Saint-Valery.
  4. Inédite
  5. Le général Grant, homme politique américain, fut élu président des États-Unis en 1868 et réélu en 1872.