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À Auguste Vacquerie[1].


H.-H., 5 avril.

Vous dire merci, c’est comme vous dire bravo. À vous adressés, ces mots-là sont froids. La reconnaissance et l’applaudissement vont jusqu’à l’attendrissement pour l’ami, et jusqu’à l’acclamation pour le poëte. Tout ce que vous avez fait me semble admirablement ce qui était à faire. Remerciez, je vous prie, pour moi qui de droit. Croyez-vous nécessaire que j’écrive une deuxième lettre à Édouard Thierry ? (Il m’a écrit deux fois.) Ici, comme en tout, votre avis fera loi pour moi.

Todo tuyo.
V.

Bagier paie-t-il ? — J’ignore l’adresse de M. A. Glatigny. Voulez-vous lui transmettre ceci[2] ?


Au même[3].


H.-H., 7 avril.

Cher Auguste, j’use et j’abuse de votre amitié. Voici un timbre-poste de 40 cent, et trois lettres ; j’ignore les adresses qu’il faudrait mettre. Voulez-vous être assez bon pour vous en charger ? Celle qui ne porte pas de nom est pour M. Febvre ou Faivre (je ne sais plus la vraie orthographe. Voulez-vous écrire vous-même le nom ?) du Théâtre-Français. Je pense avec un serrement de cœur au temps que vous prennent les répétitions d’Hernani. Ce sont des heures perdues pour nous, car pendant ces journées-là, vous feriez de grandes œuvres. Je ne sais comment résoudre la difficulté. Par instants je regrette qu’on reprenne mon théâtre en songeant au temps que cela va vous coûter, et par conséquent nous voler. La question serait résolue, et je retirerais Hernani et le reste, si, comme l’annonce le Soleil, la censure, en dépit des promesses, voulait y faire des coupures. Le Soleil dit : ce serait une imprudence. — Oui, en supposant que le public tienne à la reprise de mon répertoire. Enfin vous veillez, et vous m’avertiriez. Adieu, cher ami et cher maître, et à toujours. Je descends voir mes pommiers en fleur[4].

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.
  4. Victor Hugo écrivait sur le balcon du premier étage.