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Demain je vous enverrai les quelques lignes à mettre en tête du livre.

Tout mon vieux cœur est à vous.

V.

Voilà Lafontaine qui vient de la part de M. Boulet me demander Marie Tudor pour la Gaîté[1].


Au représentant Greppo[2].


Paris, 23 avril 1872.
Mon cher ancien collègue,

J’ai été pendant trois semaines le mandataire du peuple de Paris à l’Assemblée nationale. L’indemnité attribuée aux représentants me donne droit à une somme de six cent soixante-quinze francs, que je verse dans la caisse de secours pour les familles des détenus et condamnés politiques. Il me semble que de cette façon j’aurai complètement rempli mon mandat.

Recevez mon plus cordial serrement de main.

Victor Hugo[3].


À Louis Ulbach[4].


Mardi 23 avril.

Puisque vous ne voulez pas venir, je suis la montagne, et je vais à vous, Mahomet. Que c’est bon, les vieilles amitiés, et comme il me serait doux de les conserver toutes ! Réconcilier, ce fut toujours mon rêve. Vous parlez de l’Année terrible admirablement, avec une douce et sympathique cordialité. Cette page est éloquente parce qu’elle est forte et parce qu’elle est bonne. Vous y êtes tout entier. Le poëte qui est en vous, le philosophe qui est en vous, l’ami qui est en vous, je retrouve là tous vos rayons. Votre fond d’invincible justice vous dicte des paroles attendries. Cher Ulbach, je salue votre noble esprit. C’est égal, venez donc dîner avec moi.

Tuus.
V. H.[5]
  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Greppo, représentant du peuple, fut exilé au coup d’État ; il gagna Londres et y reprit son métier de tisserand.
  3. Actes et Paroles. Depuis l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  4. Inédite.
  5. Reliée dans l’exemplaire de L’Année terrible. — Collection Louis Barthou.