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Vous trouverez sous cette enveloppe la suite des placards revus. Vous y trouverez mon discours avec plusieurs interruptions rétablies qui me semblent utiles, notamment les approbations de Thiers et de Dufaure[1]. J’ai retranché ou modifié quelques mots de mes trois appels du commencement. Il m’est arrivé de prendre dans cette prose des choses que j’ai mises dans mes vers où elles sont mieux ; vous les voyez disparaître ici, mais vous les reverrez reparaître là. Ainsi (aux allemands) je remplace : c’est à Paris que l’on sent le battement du cœur de l’Europe par : que l’on sent vivre l’Europe. Vous retrouverez le battement du cœur dans l’Année terrible. De même pour les autres changements. Donc ne me désapprouvez pas trop. À bientôt. Nous vous aimons bien. Je prends aujourd’hui ma douzième douche. Après vingt et une, je serai libre. — Dubuffle nous a bien fait rire. — Je vous serre dans mes bras.

Effusion de nos remerciements à Madame Meurice. J’ai corrigé dans mon discours beaucoup de fautes d’impression du Journal officiel[2].


Au même.


Altwies, 6 septembre.

Nous pensons, Victor et moi, qu’il vaut mieux laisser les Hommes de l’exil à Lacroix. Seulement nous voudrions voir le traité. Il est à Bruxelles dans les papiers de Charles. Impossible de l’avoir en ce moment. Voulez-vous être assez bon pour prier M. Lacroix de nous en envoyer copie[3] ?

J’ai fait droit à votre observation sur le rappel des 19 ans d’exil d’une façon que vous approuverez, j’espère. Je vous envoie la feuille 1re en placard telle que je l’ai retouchée. — Il me semble qu’après les sections I, II, III, IV, une cinquième serait utile, V, qui remettrait en lumière mes efforts antérieurs de fraternité entre les peuples. Si vous m’approuviez, vous couperiez dans la préface de Paris-Guide mes paroles de concorde aux allemands (vers la fin de la préface, je n’ai pas le livre) et dans le Rappel (vers le 25 juillet 1870) ma lettre aux femmes de Guernesey. Je vous envoie le texte qui accompagnerait ces citations[4].

  1. Dufaure, avocat, fut ministre des Travaux publics en 1859, de l’Intérieur en 1849. Au coup d’État, il quitta la politique et reprit sa profession d’avocat. En 1871 il fut élu député de la Charente-Inférieure, puis devint ministre de l’Intérieur dans le cabinet Thiers, jusqu’à la chute de Thiers.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Charles Hugo avait traité avec Lacroix pour Les Hommes de l’exil.
  4. Ces indications n’ont pas été maintenues, la préface de Paris-Guide n’a pas été citée et la lettre Aux femmes de Guernesey a été insérée en 1875 dans l’édition de Pendant l’exil.