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À Raoul Lafagette.


H.-H., 29 juin.

J’ai lu votre livre[1], monsieur, avec un intérêt croissant de page en page. Je n’approuve pas tout, mais j’aime tout. — Pourquoi ? parce que, dans tout, je sens le souffle. Vos vers deviendront bons et sont déjà beaux. Le poëte est en vous.

Je vous remercie et vous applaudis.

Vous avez toutes les aspirations généreuses de ce grand dix-neuvième siècle. Nous, vos aînés, nous n’avons pu faire que le premier pas, la Liberté ; vous, vous ferez le second pas, la République. Courage. Communions tous, jeunes et vieux, dans ce grand symbole. Paix et Vérité.

Je vous serre la main.

Victor Hugo[2].


À Charles[3].


H.-H., 4 juillet. Lundi.

Mon Charles, dis, je te prie, à M. Busnach qu’il sera le bienvenu dans notre île. Je connais son charmant esprit, et je le remercie de venir nous ravitailler. Tout va bien ici, Jeanne en tête. Donc vous arrivez le 8. Avez-vous réfléchi que c’était le cinquième jour de la semaine ? J’aimerais mieux que ce fût le quatrième. Tout bonnement parce que je vous verrais un jour plus tôt, car je suis trop Robinson pour craindre le Vendredi.

Les portraits de Georges sont exquis. J’ai dû en concéder deux à la fureur amoureuse de ces dames.

Tendre embrassement.

V.

Welcome à nos excellents Duverdier[4].


À Paul Stapfer[5].


H.-H., 5 juillet 1870.

J’ai lu, monsieur, et je relirai votre travail sur Sterne[6]. C’est un livre. Je suis en désaccord avec vous, vous le savez, sur plusieurs points essentiels

  1. Les Chants d’un montagnard.
  2. Communiquée par M. Roger Lafagette.
  3. Inédite.
  4. Communiquée par la librairie Cornuau. — Collection Louis Barthou.
  5. Professeur à Guernesey, puis à la Faculté de Genève et à celles de Grenoble et Bordeaux. Critique littéraire, il a laissé des études sur Gœthe, Racine, Victor Hugo, etc.
  6. Laurence Sterne, étude critique et biographique.